Thacky, par définition c'est le truc ambulant qui parle tout le temps, qui vous tape sur les nerfs à force et que vous aurez bien envie d'assommer avec sa propre poelle. C'est aussi la personne que vous vous demandez comment elle ferait pour tenir son salon de thé sur pied si il n'y avait pas son second qu'elle a gentiment prit l'habitude de surnommer Mallymkun ou encore le loir. En fait, depuis sa folie, la demoiselle s'est enfermée dans l'univers d'Alice. Oh pas que les comptes de Lewis Carroll, il y a bien sûr aussi le film de Tim Burton et aussi l'histoire de Walt Disney. Bref, vous l'aurez comprit, son nouveau nom, Thackery Earwicket, vient de là, et oui, elle s'est attribuée elle-même le rôle du Lièvre de Mars et il faut le dire, cela lui va bien. Tout aussi folle que celui-ci.
Comme vous l'aurez donc comprit, la japonaise est une personne très bavarde, trop bavarde. Elle parle, encore et encore, parfois pour dire des choses utiles qui ont du sens, parfois non juste pour combler le vide, histoire de parler. Ses phrases peuvent avoir ni queue ni tête, elle s'en contre fiche, Thackery se comprend et c'est le plus important, les autres ne sont que des êtres ignorants dont il faudra qu'elle s'en occupe, quand elle en aura le temps bien sûr. Car vous savez, entre les heures pour prendre le thé et celles où elle se doit de s'occuper du salon, hélas il ne lui reste que trop peu de temps pour elle. Enfin, ça c'est son point de vue car visiblement, si elle n'est pas au salon, elle vadrouillera à droite à gauche, allant en ville rendre visite à certains amis pour leur proposer un thé à deux heures de l'après midi. N'est-il point toujours l'heure de prendre le thé? D'ailleurs, que direz-vous de prendre en cet instant un petit thé aux fruits rouges? Avec combien de sucre? Trois? Quatre? Cinq peut-être? Quel gourmand êtes-vous! Mais Thacky c'est aussi quelqu'un qui aime rire et qui ne dira pas non à une bonne blague. D'ailleurs, si vous avez un peu de chance, et que votre histoire lui semble drôle au point d'en rire aux éclats, alors peut-être vous offrira t-elle une tasse de thé avec un petit gâteau pour l'accompagner? Et oui, le lièvre est quelqu'un de plutôt sociable en fait, pour le peu qu'on ne l'agace pas et qu'on ne lui donne pas des envies meurtrières.
Si nous prenions la suite des côté plutôt agréable du protagoniste, nous pourrions dire aussi qu'il s'agit là de quelqu'un de très affectif et démonstratif, en effet, elle n'hésitera pas à vous sautez dans les bras en pleine rue juste pour vous dire bonjours si l'envie le lui prend. Ou bien au contraire, vous gifler face à la foule si vous venez de la blesser, car la bête à malheureusement un ego très mal placé. Cela fait effectivement partie de ses défauts, Sachiko est quelqu'un de très égocentrique, même si elle conçoit que le monde ne tourne pas autour d'elle, elle ne supporte pas être en dehors de l'attention et encore moins qu'on la dénigre.

Tout était calme. Elle dormait tranquillement sur son lit, récupérant le sommeil qui lui manquait. Encore une fois elle avait fait nuit blanche, encore une fois elle avait préféré l'univers de la nuit à celui du jour. Si réel, si oppressant, si imposant, voilà ce qu'il représentait pour elle. Sachiko aimait bien plus le monde nocturne. Là-bas, elle pouvait s'évader, vivre sa vie comme bon lui semblait et surtout, elle pouvait avoir l'impression d'être Alice. Oui cette Alice, celle qui fait rêver tout les enfants, celle dont on connait tous l'histoire merveilleuse qu'elle a vécu aux pays des merveilles. Oui dans son monde à elle, Sachiko pouvait être Alice Liddell. Elle se sentait enfin vivante. Chaque jour brimé par ses parents durant son adolescence, chaque jour à entendre des fait pas-ci fait pas ça, prend plutôt ceci que cela, juste pour quelle raison ? Juste pour le bien de la planète et de son futur. Mais elle, elle n'en avait rien à faire des études. C'était bien trop fatiguant et inutile, elle préférait s'enfermer et vivre dans son monde Merveilleux. Lire encore et encore ses livres de Lewis Carroll. Sortir la nuit avec ses amis et reconstruire ensemble un univers moderne d'Alice. Mais pourtant, elle dû se rendre à l'évidence, le monde d'Alice sur cette terre n'avait rien de merveilleux. Il était emplit de drogue, d'alcool, de sexe, de violence et de cris, de vole, d'arnaque, de mensonge et de tristesse. Alors elle quitta tout, elle abandonna cet univers à l'âge de 19 ans. Mais elle ne pouvait se résoudre, elle ne pouvait toujours pas vivre le jour. Elle ne si sentait pas à sa place, pas à son endroit, pas à l'aise. Elle n'avait pas non plus assez de diplôme pour un job dans la norme, juste son jolie minois de jeune fille et son corps svelte. Alors elle choisie d'être hôtesse, de vivre en décaler pour le plaisir des hommes dont elle tenait compagnie.
Aujourd'hui encore elle s'était couchée alors que la plus part des gens se levait pour aller travailler. Sans enlever sa robe, sans retirer les bijoux, ni le maquillage, juste la veste et les chaussures, elle s'affala dans son lit, dans le petit appartement qu'elle avait pu se payer à ses 21 ans à force de travailler pour avoir la meilleure place, pour avoir le meilleur salaire du club. Le lit était doux et mou, là elle pouvait s'endormir et revivre dans son monde Merveilleux. Puis au réveil, quand il fut 14 heure elle mit en place le rituel, déshabillage et démaquillage, puis passage sous la douche avant de s'habiller simplement, d'aller à la bibliothèque du coin en achetant sur le passage un croissant et un café dans le Starbucks sur le trajet et s'installa sur une des petites tables pour lire tranquillement une nouvelle fois les Alice. Elle passait tout son temps là-bas, s'enfermant dans un univers dont elle seule possédait la clé. Puis une fois l'heure elle rentra chez elle, prit ses habits de travail et partit pour le club, avalant sur le chemin un repas préparé très rapidement.

“▬ Salut Alice, quelle robe aujourd'hui ?
▬ La turquoise et toi Maria ?
▬ Hum j’hésite entre ma rouge ou bien ma noir fine ? Tu dirais quoi toi ?
▬ Tu as emmené les deux ?
▬ Ouai je savais pas laquelle prendre...
▬ Dans ce cas, peut-être la noir, cela fera plus sobre. Puis c'est pas le jeudi soir que viens généralement ce PDG qui veut toujours te voir toi ?
▬ Si tu as raison, donc ouai la noir sera mieux. Merci princesse.
▬ De rien. Tu pourra par contre m'aider à fermer la robe derrière ?
▬ Pas de problème !

Alice, c'est comme ça qu'elle se faisait appeler dans cette endroit. C'était son pseudonyme, c'était elle qui voulait qu'on la nomme ainsi et puis, ce côté français/anglais, ça attirait parfois des clients, tout comme pour Maria. Mais Maria, c'était différent, c'était son deuxième prénom, celui de sa grand-mère. En effet elle était d'origine espagnol et mettait un peu de senteur exotique dans le club avec son accent maladroit, son teint légèrement bronzé et ses longs cheveux brin bouclés. C'était la chouchoute du club, mais aussi la meilleure amie de Sachiko. Toutes deux se voyait parfois en dehors du club, cela était plus rare car Alice ne sortait que très rarement de son rituel. Même ses autres amis avaient du mal à la voir, cependant elle l'avait choisit et elle l'assumait.

Ce jour-là, rien n'avait changé de d'habitude. Elle avait passé sa matinée à dormir, puis son après-midi à la bibliothèque à lire encore et toujours son livre de recueil des Alice écrient par Lewis Carroll. Le soir venu, elle avait prit sa tenue, plus son repas rapide et partit pour le club. Comme nous étions vendredi soir, il y aurait foule, le patron leur avait alors recommandait de prêter le plus d'attention aux clients afin de ne pas en exaspérer un ou en faire attendre un autre trop longtemps. Alice, numéro 1 cette semaine, allait devoir donner le meilleur d'elle-même si elle voulait garder cette fameuse place. Alors pour cette soirée, elle avait décidé de bouclé ses cheveux bruns clairs, d'enfiler une fine robe prune et s'engagea dans son travail.
Quand enfin tout fut finit, elle pu s'affaler sur un des nombreux sofa, accompagné par Maria qui venait de détacher ses cheveux, elle aussi semblait fatiguée.

“▬ Pas facile le vendredi hein ?
▬ Hum, tu as raison, je crois que c'est le jour que je déteste le plus dans la semaine.
▬ Mais c'est aussi celui où je fait le plus de chiffre d'affaire. Bravo les filles, vous avez toutes été superbe ce soir. D'ailleurs, Alice, comme promit tu aura ta soirée de samedi. Bon certain clients vont pas être content, mais comme tu as bien bossé ce soir et que ça fait longtemps que tu n'as pas prit une soirée je te l'offre.
▬ Han chanceuse ! T'aura pas deux jours difficile à te faire à la suite je suis jalouse !
▬ Haha, en effet je suis une veinarde ! Aller, pour fêter ça je t'invite ce soir. Tu veux manger où ?
▬ MacDo !
▬ Ok ! C'est partie !

Toutes deux se levèrent et ne prirent même pas la peine de se changer, enfilèrent juste leur veste et sortir du hosttesse club pour filer directement au premier MacDonald visible. Elles se souciaient bien de leur tenues, peu convenable pour un tel endroit, mais à une heure aussi matinal, personne ne s'en soucierait.
Qui aurait pu savoir que ce moment serait le dernier que Sachiko vivrait en temps qu'être humain sur Terre en étant totalement consciente ? Qui se serait douté de la suite des événements ? Tout s'enchaina très vite. Après un repas bien copieux remplit de mal bouffe et de gourmandise, Maria sortit la première, fumant sa cigarette devant la porte attendant sa complice qui ne tarda à la suivre. Pour continuer de fêter cette soirée de repos qu'avait gagner Alice, celle-ci avait proposé à sa meilleure amie d'aller à Akihabara dans un espace d'arcade. Bien sûr qu'elle accepta et ce fut donc leur prochaine direction. Mais au moment de traverser la route un chauffard ivre grilla le feu rouge, les phares de la voiture éblouir la japonaise qui resta figé sur place puis quelque instant plus tard elle se retrouva quelque mètre plus long allongé sur le sol inconsciente. Maria crier de toutes ses forces, essayant désespérément de réveiller son amie qui gardait les yeux clos. Les passants s'étaient agglutinés autour d'elle et on appela les urgences.

Tout était noir autours d'elle, il y avait un silence oppressant qui lui déchirait le cœur. Elle voulait crier de toutes ses forces, faire entendre qu'elle était là, mais personne ne l'entendait. Mais le pire dans tout cela, c'était qu'il n'y avait personne autour d'elle, juste un horrible vide noir. Puis tout disparut et il lui sembla s'endormir dans un sommeil dans lequel elle était incapable de se réveiller.

Ses parents avaient été appelé, sa mère fut la première à accourir puis son père arriva, prenant sa femme pleurant dans les bras. Leur fille unique était encore en salle d'opération, impossible de savoir si elle allait s'en sortir ou non. Impossible de savoir son avenir. Maria était là aussi, en état de choc, une infirmière l'avait emmené dans une chambre isolé pour la changer et la nettoyer de tout le sang qu'elle avait sur elle avant d'essayer de la réconforter. Puis son patron aussi débarqua, en pleine panique, regrettant d'avoir offert cette soirée à Alice.

“▬ Je suis désolé, tout est de ma faute.
▬ Que voulez-vous dire par là ?
▬ Je venais d'offrir une soirée de congé pour demain à votre fille et pour fêter cela elle est partie faire la fête avec Maria. Si seulement je ne le lui avait pas offerte. Si seulement...
▬ Arrêtez ! Ce n'est certainement pas de votre faute. Notre fille ne voudrait pas que vous vous sentiez coupable pour une telle chose, car vous n'êtes pas en tord. Au contraire, vous vouliez lui faire plaisir.

À cet instant le chirurgien en charge sortit de la salle d'opération, toute l'attention se concentra sur lui, mais il préféra garder les yeux baissés. Face à se comportement tous comprirent que le résultat n'était pas positif et attendirent en suspend les mots délivreurs du chirurgien.

“▬ Votre fille est saine et sauve, cependant elle réside dans un coma profond. Nous ne savons pas quand elle se réveillera.
▬ Mais il y a bien un espoir qu'elle se réveille un jour ?
▬ Oui, mais je préfère vous prévenir que cette espoir est très maigre. Il serait possible qu'elle ne se réveille jamais.